Parler aux émotions
ou à la raison ?

Une tempête dans un verre d’eau, nous direz-vous.

Voilà un nouvel exemple concret de la bataille fratricide entre les tenants de l’UI à tout prix et les tenants du branding au coeur de la démarche marketing. Nous allons étudier la dernière homePage de Airbnb. Nous avons voulu faire un post sur ce sujet précis quand nous avons vu les réactions des UI Specialists toutes aussi radicales et nuancées : « la grosse erreur de Airbnb », « même les gros acteurs se trompent ! » Enfin le truc bien « relou » des réseaux sociaux type commentaires de lendemain de match de foot où Messi devient le joueur le plus sur-côté de l’histoire du football mondial, vous voyez ?

Airbnb a travaillé l'univers de sa Home Page

Dans sa dernière version de homepage, Airbnb a véritablement travaillé son branding au détriment, peut-être, de l’Interface Utilisateur (selon les spécialistes). Au coeur du débat la coexistence de deux CTA (Call to action) dont un assez énigmatique « je suis flexible » placé au centre de la page. Pour les non spécialistes, nous vous entendons déjà : « mais ils sont dingues ces mecs, un débat pour ça ! ». D’accord c’est assez ridicule mais c’est un sujet sensible, nous l’assurons. 

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Et vous ? vous en pensez quoi de cette interface ?

Oui et alors ? Ou incompréhensible ?

Suivant la réponse que vous aura inspiré cette homepage et les reproches qui lui sont adressés, vous pouvez déjà vous situé du côté des rationnels (vous parlez au cerveau gauche) ou des émotionnels (vous parlez au coeur, au cerveau droit). Sur ce cas précis, les UI spécialistes reprochent qu’il n’est pas évident (impardonnable, sacrilège sont les mots utilisés mais comme vous le savez nous sommes pour la paix des peuples, nous préférons nuancer leurs propos !) d’avoir deux CTA (Appel à l’action) au même endroit d’autant que un des deux ne guide pas assez le User là où il faut éviter les frictions (interrogations, incompréhensions, réflexion…). 

 

« Je suis flexible » mais quelle horreur, on laisse le consommateur face à un vide, ne sachant où il va se retrouver en cliquant, c’est à proprement parlé impossible pour une UI digne de ce nom vous diront les spécialistes.

« Je suis flexible », c’est génial, on fait rêver le User, c’est une part d’inconnu qui s’ouvre à lui vous diront les tenants du branding.

 

L'UX n'est-elle pas plus importante parfois ?

L’argument du double CTA et du « je suis flexible » nous semble valable si on est à ce moment là dans le coeur du funnel de vente (au moment où le futur acheteur doit confirmer son choix sans frictions) et qu’il faut convertir alors qu’ici nous ne sommes qu’au début d’une recherche et que l’idée de laisser le hasard de la vie guider le choix du voyageur s’accorde très bien avec l’univers du voyage (avec cynisme certains diront qu’avec la data, on pourrait conseiller UN produit et ce serait plus efficace ! Personnellement ça nous choque). D’autant que l’illustration de fond est énigmatique et retranscrit bien l’idée de la découverte au fil de l’eau. Peut-être auraient-il pu choisir une illustration plus proche de l’univers du voyage, éventuellement.

Par contre, on peut regretter le triple CTA qui se déploie lorsque l’on décide d’écrire sa destination, c’est un peu « too much » mais cela doit répondre à une volonté de faire choisir des destinations peu choisies par les voyageurs en les orientant.

 

*Donner un choix au consommateur nous semble plus Consumer Centric que d’utiliser la data et de lui proposer le produit que notre algorithme a trouvé comme le plus adapté pour lui. Mais ceci est véritablement une question philosophique qui ne manquera pas de provoquer de grosses prises de becs ces prochaines années. Le livre de La vie algorithmique de Eric Sadin aux éditions L’Echappée vous éclairera sur le sujet et vous permettra de prendre du recul avec ce sujet central dans le sujet du libre arbitre que pose le numérique aujourd’hui.

En final, on décide quoi ?

En résumé, si optimiser l’UI est primordial dans l’efficacité d’un site internet ou d’un application, le fait de s’écarter des standards communément admis (voir scientifiquement prouvés) comme les plus efficaces nous semble intéressant dans certains cas, quand par exemple le produit à vendre est un produit plaisir comme le voyage. Eviter le dictat de la preuve, de l’algo permet de renforcer parfois le lien d’attachement du consommateur avec la marque et surtout évite d’obtenir une uniformisation totale du web au détriment de la pluralité nécessaire à une société en bonne santé. Et ça c’est une bonne nouvelle.

Chez QOD, on vous avoue on préfère l’UX (User Experience) à l’UI car si l’UX est bonne,  l’Interface Utilisateur sera forcément bonne. Alors on vous aide à trouver le bon dosage ?

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